Je vous propose de continuer mon propos d’il y a deux semaines sur l’usage du numérique en ces temps de confinement (exemple de la visioconférence). Le quotidien d’un certain nombre de professionnel·les de la culture est aujourd’hui rythmé par la réalisation de vidéos afin de poursuivre leurs activités indépendantes ou celles de leur structure. Ces vidéos sont parfois en direct. Dans cet article je listerai quelques outils pratiques pour réaliser votre propre direct.

Votre structure est-elle déjà active sur une plateforme de diffusion de vidéo ou des réseaux sociaux ? Si oui, il est judicieux de rester là où votre public sait vous trouver. Même si cette plateforme n’était qu’un canal de communication auparavant, cela ne vous empêche pas de l’utiliser autrement. Vous pouvez l’annoncer dans une publication ou avec la première vidéo. 

Facebook, Twitter et Instagram (pour citer les principaux réseaux sociaux) ont des options pour faire du direct. D’un point de vue technique, ce sera le plus simple. Un smartphone relativement récent aura une aussi bonne, si ce n’est meilleure, résolution que la webcam d’un ordinateur. A noter que sur Instagram et Twitter, le direct n’est possible que depuis un smartphone.

Question stabilité toutefois, à moins d’avoir un trépied pour smartphone (ou un super système D pour le maintenir), l’ordinateur est à privilégier. S’il est trop bas sur votre table ou bureau, n’hésitez pas à utiliser des livres pour ajuster sa hauteur. La caméra à la hauteur de vos yeux, sans lever ou baisser la tête, donne un meilleur résultat.

Autre que les réseaux sociaux habituels, vous pouvez organiser vos directs sur Youtube ou encore Twitch. Ces plateformes permettent, sans grande difficulté technique, d’améliorer vos directs ou du moins aller plus loin que les réseaux sociaux. Avec Youtube par exemple, vous pouvez créer plusieurs jours avant votre événement, avec un titre, une heure de début, une miniature… Ce qui, pour la communication, est un atout. 

Que ce soit avec Youtube ou Twitch, vous pouvez gérer votre direct depuis un logiciel de streaming. Le concept peut paraître compliqué et pourtant il ne s’agit que de quelques clics en plus pour beaucoup plus d’options : déjà, être plusieurs personnes en direct dans une même vidéo. Utile en ce moment, donc. Je vous propose un logiciel libre et gratuit, disponible sur Windows, Mac Os et Linux : OBS. Avec une interface très simple et des guides d’utilisation, il est facile à prendre en main (source : moi, qui ne s’y connaissait pas particulièrement jusqu’à la mi-mars…). Avec ce logiciel, vous pourrez diffuser en direct la vidéo d’une collègue en animation maison et la vôtre qui l’accompagne, anime la session, partage les questions du public…

A noter : OBS fonctionne également avec Facebook. Si la page de votre structure, par exemple, est déjà active sur ce réseau et que vous souhaitez un direct plus travaillé et/ou moins solitaire, c’est une bonne solution.

Mais avant de passer en direct et risquer les aléas de celui-ci (mauvaise connexion internet, les voisins qui démontent et remontent tous leurs meubles depuis mars, d’éventuels enfants aux alentours…) demandez-vous : pourquoi du direct ? 

Si vous n’avez pas d’objectifs nécessitant absolument une diffusion en direct, ou vous avez choisi ce format car on voit les collègues le faire, sans doute pourriez-vous vous en passer. Enregistrez votre vidéo, faites des pauses ou recommencez si besoin, vérifiez le son et l’image, faites quelques ajustements si vous vous y connaissez… Vous pouvez toujours communiquer en amont sur la publication de la vidéo et préciser que vous serez disponible pour répondre aux questions dans les commentaires, voire dans une prochaine vidéo. 

Vous avez peut-être suivi nos rencontres pros. confinées depuis la mi-mars. Mes collègues et moi-même avons beaucoup réfléchi au format, au support… Pour finalement changer de format et de support 3 semaines plus tard. N’hésitez jamais à discuter de ce qui ne fonctionne pas et adapter voir modifier votre stratégie. Réfléchissez à vos objectifs, votre public et vos moyens techniques. Décidez ensuite de faire un direct ou pas, et où.

Dans nos métiers bien sûr les interactions avec le public sont primordiales. Toutes et tous j’en suis sûre nous questionnons actuellement sur le devenir de la médiation face public. Quand sera-t-elle de nouveau possible et, surtout, dans quelles conditions ? En attendant, le direct permet de garder un lien, d’ouvrir la discussion, poser des questions, réagir, adapter son discours et ses manipulations.

Rym Benelmouffok, chargée de communication pour l’Ecole de la médiation