Quels rôles pour la médiation scientifique dans les modes de production collective des connaissances ?

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Le format conférences Flash 

À leur arrivée, les participant.es sont invités à concevoir leur programme de conférence en choisissant une présentation par créneau parmi les présentations proposées.

Les conférences durent 30 mn chacune.

Session 1 (14h00-14h30) :

Des intermédiations pour des transitions écologiques et solidaires
Evelyne Lhoste – INRAE

AUDITORIUM

Différencier intermédiation et médiation n’est pas une coquetterie sémantique. C’est un choix stratégique. La médiation confine dans une posture de vulgarisation de la science. Elle est liée à une forme de démocratie délégative qui s’est instaurée depuis la Seconde Guerre mondiale. Brièvement, la société civile a délégué à l’Etat, aux organismes de recherche, et aux grandes entreprises, le choix des politiques de recherche et d’innovation au nom du progrès (Jollivet, 2020). Il suffirait alors de diffuser la culture scientifique pour faire accepter les choix techno-scientifiques.

L’intermédiation est un processus de mise en relation d’acteurs dans un réseau (Callon et al. 1991). Dans le cadre des transitions environnementales et sociales, ce processus renvoie aux sciences et recherches participatives (Joly, 2020). Il s’agit de faire travailler ensemble des chercheurs et des organisations du tiers secteur pour produire de nouvelles connaissances scientifiques et des savoirs d’action avec un objectif de transformation du système de recherche pour y intégrer la société civile.

La fonction d’intermédiation ne se résume donc pas à l’animation de collectifs chercheurs-citoyens. Elle envisage les relations entre sciences et sociétés de façon plus symétrique et accorde leur juste place aux savoirs d’expérience. Elle pense les dispositifs de la collaboration entre organisations du tiers secteur, organismes de recherche et entreprises privées : observatoires, laboratoires ouverts, plateformes collaboratives… Elle contribue ainsi à la structuration d’un écosystème de recherche participative. C’est dans ce contexte qu’il convient d’interroger les enjeux politiques, épistémologiques, culturels et organisationnels de l’évolution des métiers de la médiation scientifique.


Relations entre Sciences et Citoyens : Réflexions dans le cadre d’une thèse
Bastien Fayet – Université d’Angers

SALLE MUSAIQUE

Si les acteurs de la médiation et de la recherche parlent régulièrement de rétablir le dialogue entre les sciences et la société, c’est qu’il y a une rupture.
Dans des domaines comme l’art ou le sport, les pratiques sociales ne sont pas confondues avec le champ professionnel et les deux formes d’activités sont valorisées pour leurs apports à la société. Mais pour les sciences, seules les productions professionnelles sont mises en valeur. Et donc aujourd’hui, il demeure des difficultés dans la médiation scientifique, comme la position toujours excluante de certains chercheurs et de la recherche en elle-même concernant la place des citoyens dans les sciences, les difficultés de coordination entre les acteurs associatifs de la CSTI et les acteurs institutionnels à des échelons locaux et une plus faible considération de la culture scientifique par rapport à la culture artistique.

Mais à quoi cela est dû ? Et comment recréer le dialogue ?


Revue de 10 années d’approche Living Lab au Carrefour numérique²
Laurence Battais – Universcience

ESPACE ATRIUM BAS

Je vous propose de définir l’approche Living Lab et de partager avec vous quelques éléments de réflexion basés sur ces 10 dernières années consacrées à sa mise en œuvre au sein d’Universcience. J’aborderai principalement l’approche Living Lab, sous l’angle de la posture « accompagnement humain de porteurs de projets », qu’ils soient externes à la Cité des sciences et de l’industrie (venus du milieu de la recherche scientifique, du monde associatif, de la création, de l’entrepreneuriat) ou interne (collaborateurs d’Universcience).


Recherche participative en réponse à la demande sociale : l’exemple de la Boutique des sciences de l’Université de Lille
Nathalie Désirée, Florence Ienna – Université de Lille

SALLE 1.1

La Boutique des sciences de l’Université de Lille répond à des questions de recherche posées par des acteurs à vocation d’intérêt général (associations, collectivités). Elle accompagne les parties prenantes (étudiant.es, associations, chercheur.es) pour avancer collectivement sur ces questions grâce à des études scientifiques de 6 mois. Comment intervenir pour impulser la participation des parties prenantes aux différentes étapes de la recherches, pour qu’elles partagent leurs expertises, qu’elles décident ensemble ? Et comment impliquer les « experts d’usages » au-delà des demandeurs ?
La Boutique des sciences expérimente depuis 2019 la démarche de la recherche action participative. Cette démarche permet aux accompagnateur.trices de guider les parties prenantes dans un travail collectif, en adoptant une posture à la fois active et extérieure aux travaux.


De l’acteur-chercheur au laboratoire social, l’intermédiation d’un tiers espace de la recherche-action et ses enjeux
Hugues Bazin – LISRA

SALLE 1.2

Un « tiers espace réflexif » articule un plan individuel (acteur-chercheur), groupal (chercheur collectif) et institutionnel (laboratoire social). Il permet de garantir l’autonomie et l’efficience d’un tiers secteur de la recherche. Cette dimension du « tiers » combinée avec une certaine approche de la recherche-action est incontournable pour répondre à la complexité des enjeux contemporains. Nous étayerons nos propos par quelques exemples.



Session 2 (14h30-15h00) :

Emergence de coopérations chercheur·e·s-associations et l’importance du soutien du tissu local.
Ewa Zlotek-Zlotkiewicz – Klask! Docteur·e·s et innovation sociale

AUDITORIUM

Klask est une jeune association nantaise dont le but commun est de rassembler une communauté de docteur·e·s et de doctorant·e·s et valoriser leurs compétences en contribuant par l’interdisciplinarité à des projets d’innovation sociale et environnementale sur le territoire nantais. 
Face aux difficultés d’insertion professionnelle post-doctorale dans des milieux d’innovation socio-environnementale, nous avons expérimenté de nouveaux modes coopératifs de mise en lien et échanges de compétences entre chercheur·e·s et acteur·rice·s assocatives.
Nous avons fait trois EXPÉs de trois semaines, avec trois associations locales différentes qui mêlaient accompagnement à l’insertion professionnelle des docteur·e·s et à la réflexion et prise de recul des équipes associatives.


Participants et Publics : quels croisements possibles?
Alexandra Villarroel, Asma Steinhausser – MNHN

SALLE MUSAIQUE

Le Muséum national d’histoire naturelle coordonne, avec ses partenaires associatifs, une quarantaine de programmes de sciences participatives sur des sujet divers : biodiversité, géologie, astronomie, patrimoine… En parallèle, les galeries, jardins, musées et zoo accueillent chaque année près de 3 millions de visiteurs. Comment favoriser les croisements entre communautés de participants des programmes de sciences participatives, et les publics du Muséum? Tel est l’enjeu des expérimentations conduites depuis 3 ans. Nous présenterons ainsi deux exemples d’articulation entre dispositifs de médiation et programmes de science participative : les animations sciences participatives dans le cadre des rendez-vous nature au jardin (programmation estivale du jardin des plantes), et la façon dont le programme de suivi photographique des insectes pollinisateurs (Spipoll) a été intégré au parcours d’exposition sur les insectes pollinisateurs à l’arboretum de Chèvreloup.


Les enjeux et défis du débat collectif entre science et société. L’exemple du projet NHNAI
Laura di Rollo – Université Catholique de Lyon

ESPACE ATRIUM BAS

Le projet NHNAI (New Humanism at the time of Neurosciences and Artificial Intelligence) est un projet international de recherche-action coordonné par l’Université Catholique de Lyon (UCLy) et son unité de recherche CONFLUENCES : Sciences & Humanités et sous l’égide de la Fédération Internationale des Universités Catholiques (FIUC). Le projet NHNAI organise des débats sociétaux avec le soutien d’éclairages d’experts académiques pour réfléchir collectivement aux enjeux éthiques des neurosciences et de l’intelligence artificielle, à partir d’une réflexion centrale sur l’humain pour en favoriser une meilleure compréhension, qui puisse nous orienter au mieux face aux enjeux éthiques soulevés par les sciences et technologies du XXIème siècle. Mais grandir dans nos capacités éthiques au moyen du débat est un véritable défi : comment faire émerger les bonnes questions ? Comment encourager les participants à explorer en commun et à faire émerger de la confiance partagée ?


« OPÉRATION JARDIBIODIV » : un programme éducatif pour les jeunes, au service de la biodiversité des sols et des sciences participatives.
Manuelle Rovillé – Les Petits Débrouillards

SALLE 1.1

Co-conçu par Les Petits Débrouillards et la chercheuse Apolline Auclerc (laboratoire Sol et Environnement INRAE/ENSAIA), le programme « Opération JardiBiodiv » est un outil de collaboration « Recherche – Médiation scientifique » qui favorise le lien science-société, en adaptant aux jeunes le projet de recherche JardiBiodiv. Il permet de faire découvrir à des jeunes publics le sol et la diversité de ses habitants, en s’appuyant sur des activités ludiques et scientifiques et des protocoles scientifiques d’observation tournés vers les sciences participatives. Ces activités favorisent l’échange entre les jeunes ainsi qu’un nouveau regard curieux et informé sur la biodiversité du sol et son rôle. Elles permettent aussi aux scientifiques de récupérer des données afin de mieux évaluer l’état de la biodiversité du sol en France aujourd’hui.


La Boutique des Sciences de Lyon comme médiateur d’entrée dans la recherche participative.
Hélène Chauveau – Boutique des Sciences Université Lumière Lyon 2

SALLE 1.1

L’objectif des projets Boutique des Sciences est d’expérimenter des formes d’articulation entre les savoirs produits dans les universités et ceux en provenance des acteur/trices de terrain, mais comment se fait l’approche et l’apprivoisement réciproque ? A la BdS de Lyon, deux médiatrices travaillent tout au long de l’année à l’interface entre acteurs éloignés du monde de la recherche apprentis-chercheurs. Comment traduit-t-on une question “lambda” en question “de recherche”, quel accompagnement cela nécessite-t-il, quelle capacité d’écoute et de reformulation pour permettre de lancer des projets qui soient intéressant d’un point de vue scientifique mais ne dépossèdent pas l’acteur de terrain qui sollicite la Boutique ? Nous recevons environ 40 demandes par an, pour accompagner 10 projets concrètement, quels enjeux se posent entre les deux et quel rôle d’un dispositif “embarqué” .


Retour d’expérience d’une collaboration entre médiateurs/trices et un réseau de sciences participatives dans le cadre du réseau Vigie-ciel/FRIPON
Laëtitia Ferreri, Nicolas Franco, Universcience

SALLE 1.2

La mise en place de projet de sciences participatives au sein d’une structure muséale avec un public non captif oblige à questionner les formats de médiation. En tant que membres du réseau Vigie-ciel, porté par le MNHN, de vous proposons de partager un regard de médiateurs à travers un retour d’expériences de médiations menées au sein de la cité des sciences et de l’industrie et des questions que cela soulève.

Pour info : Porté par le Muséum national d’Histoire naturelle, Vigie-ciel est un programme de sciences participatives qui invite à observer les étoiles filantes, rechercher des météorites et des cratères d’impact. Il associe des chercheurs de différentes institutions scientifiques comme l’Observatoire de Paris ou l’Université de Paris Sud mais aussi des structures de médiations scientifique : Universcience (Cité des sciences, Palais de la Découverte), des planétariums, associations d’astronomie et de géologie etc…



Session 3 (15h00-15h30) :

Renforcer les processus de recherche participative : mission du tiers-veilleur
Cyril Fiorini – Association Sciences Citoyennes

AUDITORIUM

Entendue comme forme de co-production des savoirs, la recherche participative n’a rien d’évident ni de magique. Les pratiques de recherche participative doivent nécessairement être outillées pour être mises en oeuvre correctement. Face à ce constat, les chercheur.e.s et les act.eurs.rices du tiers-secteur scientifique qui forment des collectifs de recherche participative peuvent notamment s’appuyer sur un dispositif dont le rôle est de garantir le maintien de la dynamique de co-production des savoirs tout au long du processus de recherche, il s’agit du « tiers-veilleur ». L’association Sciences Citoyennes expérimente depuis 2016 la posture de « tiers-veilleur » comme dispositif d’accompagnement à la recherche participative et contribue à sa diffusion.


La Radioactivité sous filature : le projet OpenRadiation
Alexia Maximin – Planètes Sciences

SALLE MUSAIQUE

Après l’accident de Fukushima, en plus des mesures diffusées par les autorités, les citoyen.ne.s japonais.es. ont voulu se forger leur propre opinion sur le risque radiologique auquel ils et elles étaient exposés à l’aide de dosimètres individuels disponibles sur le marché. Les données obtenues ont bien souvent été partagées sur internet, au travers de cartographies interactives notamment. Les échanges sur ces mesures entre spécialistes et population ont quant à eux permis une meilleure compréhension de l’état radiologique de l’environnement affecté par l’accident. C’est dans ce contexte qu’est né le projet OpenRadiation qui permet de centraliser des mesures de la radioactivité dans l’environnement réalisées par des citoyens et citoyennes, tant en France que dans le monde entier et les rend visibles à tous au travers d’une cartographie dynamique (https://www.openradiation.org/).


L’explorations de rôles et besoins de médiateurs scientifiques dans la science citoyenne.
Cléa Montanari – Learning Planet Institute

ESPACE ATRIUM BAS

Cette session demandera aux participants d’explorer et de réfléchir avec nous aux divers rôles que les médiateurs pourraient avoir dans la science citoyenne/science participative et à ce dont les médiateurs scientifiques auraient besoin pour s’engager dans la science citoyenne/science participative. Pour cela, nous présenterons notre ambition à l’académie européenne des science citoyenne (European Citizen Science Academy) et donnerons une description de ce que nous entendons par “science citoyenne”. Avec cette session nous voulons explorer les rôles et besoins divers des médiateurs scientifiques dans le domaine de la science citoyenne.


LITTERNATURE : la chasse aux espèces dans les livres est ouverte !
Thierry Brassac – Université de Montpellier

SALLE 1.1

Ce projet collaboratif porté par l’Université de Montpellier propose de partir à la recherche des (biblio-)espèces qui se cachent dans les médiathèques et centres de sciences partenaires. Le public, armé de tablettes, une fois sensibilisé aux méthodes des sciences naturalistes, va jouer à dénicher des livres, puis des espèces de plantes, d’insectes, d’oiseaux ou de dinosaures dans les ouvrages de littérature de jeunesse. Les résultats sont agrégés dans un site internet qui permet de géo-localiser les découvertes.
A terme, nous pourrons comparer les espèces dans la nature et dans la littérature : quelles sont les abondances relatives ? quels sont les absents ? quelle est la valence des différentes espèces ? Un partenariat récent avec 3 chercheuses en SHS nous met sur la voie d’un volet de science participative qui s’intéresse aux relations homme/nature.


La médiation par la recherche, une expérimentation du CISCA pour accompagner les transformations écologiques et sociales
Vanessa Iceri, Sarah Carquis, Pierre Friedrich et Maiwen Chameroy – CISCA

SALLE 1.1

Le centre d’innovations sociales Clermont Auvergne (CISCA) est une association qui dans le cadre de son programme « Transition et Résilience » 2021-2025 part du postulat que les transformations sociales et écologique de la société passe par la médiation. La médiation par la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) y a sa place par le décloisonnement qu’elle apporte et le changement des pratiques et de l’esprit critique qu’elle induit. Le cas de notre travail sur le non-recours à droit sera présenté pour initier des discussions avec le public. Dans ce travail ce sont les acteurs de l’accès au droit, accompagné notamment par le CISCA, qui deviennent enquêteurs. Quelles leçons tirer des expérimentations de « médiation par la recherche » dans le domaine SHS au sein des territoires ?


Les défis E-FABRIK’ – à l’interface entre éducation numérique et inclusion sociale
Marie Leguié – Association TRACES

SALLE 1.2

Lancé en 2015, E-FABRIK’ met le numérique au service du lien social. Le projet Défi E-FABRIK’ associe des jeunes en quête de projet, des personnes en situation de handicap et un lieu de fabrication numérique. Ensemble, ils et elles imaginent et produisent une solution concrète à un problème quotidien de la personne en situation de handicap en apprenant à utiliser les outils et machines de fabrication numérique. Aujourd’hui, nous allons échanger sur le processus de recherche de solutions au sein d’un défi E-FABRIK’ et sur la posture du médiateur ou de la médiatrice afin de favoriser l’innovation participative.