Pourquoi ce projet ?

Depuis plusieurs années, l’École de la Médiation travaille sur la place et le rôle de la médiation dans les projets où chercheurs et publics construisent ensemble des connaissances.

Nous coordonnons notamment le groupe de travail « Médiation & Sciences et Recherches Participatives » (Le Dôme, TRACES, ALLISS, Muséum National d’Histoire Naturelle, Université de Montpellier) qui organise chaque année une journée d’étude au cours de laquelle nous tentons de trouver collectivement des éléments de réponse aux questions suivantes :

✴︎ Quelles compétences spécifiques des médiateur·ices sont mobilisés dans les projets de Sciences et Recherches Participatives (SRP)? Quelles compétences nécessaires à la coordination de projets de SRP sont à développer chez les médiateur·ices ?

✴︎ Comment les démarches production collective des connaissances transforment-elles les postures professionnelles ?

✴︎ Quels freins et quels leviers à l’implication des médiateur·ices dans les projets de sciences et recherches participatives ?

Au fur et à mesure de ces travaux et réflexions, nous avons formulé l’hypothèse suivante :

La co-production de savoirs avec les publics constitue une opportunité de spécialisation pour les médiateurs et médiatrices, qui disposent déjà de compétences clés pour concevoir, animer et coordonner ce type de projets participatifs. Médiaction a pour ambition de tester et d’outiller cette hypothèse.

Synthèse graphique de la première journée d’étude ” Quelle place pour la médiation dans les formats de production collective des connaissances”, 29 juin 2023. Réalisation : Guillaume Monnain @Akenium.

Un dispositif de recherche-action-autoformation

Médiaction prend la forme d’une recherche-action-autoformation qui articule production de connaissances, transformation des pratiques et autoformation collective.

La recherche-action repose sur une interaction constante entre réflexion théorique et pratiques de terrain. Elle poursuit une double finalité : améliorer les pratiques professionnelles et produire des connaissances nouvelles sur la médiation dans les recherches participatives.

Les participant·es ne sont pas de simples bénéficiaires : ils et elles deviennent co-chercheur·euses sur leurs propres pratiques de médiation. Le projet vise à documenter la place des médiateur·ices dans les sciences et recherches participatives, tout en outillant concrètement leur action de terrain.

Pour nous aider à concevoir, animer, et documenter cette recherche-action-formation, nous sommes accompagnés par deux professionnels ayant une expertise dans la co-construction de connaissances avec les publics :

✴︎ Cyril Fiorini : Docteur en Sciences, techniques et société, Cyril Fiorini est chercheur associé au laboratoire HT2S (Cnam). Ses travaux portent sur la co-production des savoirs entre chercheurs et acteurs associatifs dans les domaines de la santé, de l’environnement et de la lutte contre la pauvreté. Il œuvre aujourd’hui à mettre la recherche au service de la transformation sociale et écologique.

✴︎ Matthieu Marchal : Designer de formation et spécialiste des dynamiques collectives, il accompagne aujourd’hui collectivités, associations et acteurs publics dans leurs démarches de coopération et d’innovation sociale. Fondateur des Chaudronneries à Montreuil, il développe la notion de haute qualité relationnelle et conçoit la formation « Coopérer dans un monde incertain ». Certifié en décision par les sciences à l’IHEST, il explore les conditions d’une recherche en commun au service du vivre-ensemble démocratique.

Les étapes du projet

✴︎ Enquête Nationale Médiation et Recherches Participatives.
Cette enquête a été diffusée entre juillet et novembre 2025 auprès des professionnel·les de la médiation scientifique et culturelle, et a reçu 222 réponses. Elle est portée par l’École de la médiation (Universcience) et InterMedieR (un projet financé par le FDVA), avec le soutien du réseau ReMédiS.

Cette enquête comporte deux volets complémentaires : l’un destiné aux médiateur·ices et animateur·ices scientifiques avec pour objectif d’évaluer leur connaissance et leur implication dans les SRP et d’identifier les leviers et freins à leur participation à ce type de projets, l’autre destiné aux facilitateurs / intermédiateur·ices / coordinateurs impliqués dans des projets de SRP, avec pour objectif de quantifier la part des médiateurs impliqués dans ces projets et d’identifier les similarités et écarts entre les rôles, objectifs, postures. 

✴︎ Immersion au sein des équipes de médiateur·ices d’Universcience
Cette phase d’immersion qui s’est déroulée entre novembre et décembre 2025 vise à explorer, au plus près des pratiques concrètes, le quotidien professionnel des médiateur·ices scientifiques de différents services
Universcience : Cité des Enfants, Palais de la découverte, Carrefour Numérique.

Elle constitue une étape préparatoire essentielle à la conception des ateliers, en permettant une compréhension fine des dynamiques internes, des représentations du métier et des interactions entre professionnel·les. Il s’agit de documenter, in situ, les contextes d’exercice, les postures adoptées, les tensions vécues et les ressources mobilisées au sein d’un établissement emblématique de la culture scientifique en France.

Tous les professionnels de la médiation scientifique et culturelle intéressés par ce projet sont invitées le 13 janvier – en visio (13h30-17h) pour un atelier de diagnostic partagé, formulation de la question de co-recherche, et cadrage du projet.

L’objectif de cet atelier est de :

  • restituer les premières analyses tirées de l’enquête, des immersion et des entretiens, de façon transparente;
  • identifier les zones d’accord, de divergence, les angles morts;
  • formuler ensemble la question de recherche centrale à partir des préoccupations réellement partagées.

Cette question de recherche co-formulée viendra réorienter la suite de la recherche-action.

Un cycle d’ateliers de six mois, à raison d’un atelier par mois, à destination des professionnel·les de la médiation scientifique et culturelle.

Ce cycle offrira un cadre collectif de co-conception : les participant·es au cycle d’ateliers sont invité·es à imaginer et à concevoir un dispositif opérationnel de “Laboratoire populaire et citoyen”, afin de produire des connaissances actionnables sur la production collective des connaissances et le rôle de la médiation dans les sciences et recherches participatives, et, s’ils le souhaitent, d’implémenter ce dispositif dans leur structure.

Ce projet a pour ambition d’offrir à toutes et tous – participant·es comme organisateur·ices – une opportunité unique de :

  • s’acculturer aux démarches de sciences et recherches participatives;
  • identifier les tensions et convergences entre pratiques de médiation et pratiques participatives;
  • valoriser les compétences spécifiques des médiateurs utiles à la co-construction des savoirs;
  • clarifier la posture professionnelle du médiateur dans un projet participatif;
  • concevoir et tester un protocole de co-construction de la connaissance cohérent avec les réalités de terrain;
  • et s’auto-former collectivement à la conception et à l’animation de formats participatifs.

Le projet offrira ainsi une opportunité unique d’autoformation et de co-production de connaissances sur la place de la médiation dans les projets de co-construction des savoirs avec les publics.

Nous invitons les professionnel·les de la médiation scientifique et culturelle à participer à la phase de problématisation et d’expérimentation du projet, qui prend la forme d’un cycle d’ateliers de six mois, à raison d’un atelier par mois, de janvier à juin 2026.

L’objectif est de développer un dispositif opérationnel de “Laboratoire populaire et citoyen”, qu’ils et elles pourront ensuite mettre en œuvre. Nous entendons par là un dispositif où des citoyen·nes peuvent venir avec leurs problématiques, et être accompagnés par des médiateur·ices pour formuler une problématique, co-construire des hypothèses et implémenter une démarche de recherche afin de tester des solutions avec l’appui éventuel d’expertises scientifiques.

Le cycle d’ateliers à pour objectif de concevoir et tester un prototype de ce dispositif, l’adapter aux réalités de terrain, et en tirer des enseignements transférables.